Ari Boulogne, prétendu fils d’Alain Delon : qui était sa mère, la chanteuse Nico ?

Alors que la bataille juridique fait rage entre Ari Boulogne et Alain Delon, qui est Nico, la mère de celui qui clame être le fils de l’acteur français ?

Depuis des années, Ari Boulogne se bat pour que soit reconnue sa véritable identité, lui qui clame haut et fort être le fils illégitime d’Alain Delon, au point d’avoir attaqué la star en reconnaissance de paternité, en vain. Même s’il se retrouve aujourd’hui dans l’impasse – le tribunal d’Orléans où la plainte a été déposée vient de se déclarer incompétent pour juger l’affaire en raison du lieu de résidence (La Suisse) d’Alain Delon -, Ari Boulogne ne baisse pas les bras et entend bien se faire entendre. C’est pourquoi, il vient de saisir un tribunal suisse pour régler cette histoire sans fin.

Élevé par Edith et Paul Boulogne – la mère et le beau-père d’Alain Delon -, Ari aura connu une enfance complexe avec sa mère, la chanteuse allemande Nico, muse d’Andy Warhol et du Velvet Underground, avec qui Alain Delon avait eu une brève relation dans les années 60, et qui est morte subitement à 49 ans. Qui était Nico, la mère d’Ari Boulogne ?

Des débuts précoces

Née en 1938 à Cologne, Christa Päffgen (c’est son vrai nom) a commencé une carrière de mannequin à quinze ans et elle est rapidement devenue célèbre en Allemagne en multipliant les couvertures. Elle est rapidement allée s’installer à Paris, capitale de la mode, et elle est devenue la maîtresse de Nico Papatakis, tenancier du cabaret La Rose Rouge. C’est en pensant à ce premier amant parisien qu’elle choisira son pseudo, poussé par le photographe Herbert Tobias à choisir un nom plus facile à retenir. Durant son adolescence, elle posera notamment pour Vogue, Elle, et pour la créatrice Coco Chanel.

Naissance d’une icône

Après quelques petites apparitions au cinéma, elle est invitée en 1959 par des amis sur le tournage de la Dolce Vita qui se tourne à Rome. Elle est introduite à Federico Fellini qui tombe sous le charme de cette beauté singulière et lui offre aussitôt un rôle aux côtés de Marcello Mastroianni et Anita Ekberg. Durant le début des années 1960, Nico partage sa vie entre New York et Paris. Elle a une aventure d’une nuit avec Alain Delon, enregistre une chanson produite par Serge Gainsbourg, vie son existence à cent à l’heure. Le 11 août 1962, Nico donne naissance à un fils, Ari, supposé être le fruit de la nuit d’amour partagée avec Alain Delon. Mais l’acteur français ne le reconnaîtra jamais. En 1964, Ari a 2 ans, Nico, 26. Elle rencontre Brian Jones des Rolling Stones et enregistre son premier single. Sa voix grave et sépulcrale se fait rapidement remarquer dans le New York de la Factory. Elle travaille avec Andy Warhol et Paul Morrissey, consomme de plus en plus de drogues, ne parvient bientôt plus à s’occuper de Ari, si bien qu’on lui retire.

Une adoption forcée

Après avoir vécu les premières années avec sa mère à la vie très rock’n’roll, l’enfant sera adopté à 4 ans par la mère et le beau-père d’Alain Delon. L’année 1966 démarre ainsi, et, d’après Ari qui s’est confié dans un documentaire en 1995, sa mère fut « profondément peinée par cette histoire d’adoption. Et à cause de ça, elle s’est mise à se droguer de plus en plus. Elle appelait ma grande-mère (la mère d’Alain Delon, NdR), la ‘voleuse d’enfant’. » Cela n’empêche cependant pas la chanteuse de signer un contrat avec la célèbre agence de mannequinat Ford. Elle continue d’enchaîner les films expérimentaux avec Andy Warhol dont elle devient la muse, la femme la plus branchée du New York des années 60, et le créateur l’impose à Lou Reed pour devenir la voix féminine du Velvet Underground. L’album commun du mythique groupe et de la chanteuse, sorti en 1967, deviendra une référence absolue.

« Nico était une bonne mère, elle m’a tout donné, même la drogue »

Malgré le succès, elle quitte subitement le groupe sans raison particulière et se lance dans une carrière solo, qui la verra pendant les deux décennies suivantes arpenter les salles et les scènes du monde entier, tout en jouant dans les années 1970 dans plusieurs films de son nouveau compagnon, le réalisateur français Philippe Garrel, comme La Cicatrice intérieure (où elle joue avec son fils Ari) ou Les Hautes solitudes. Elle revoit également son fils Ari à cette période. Devenu majeur, il décide de retourner vivre avec sa mère et de rattraper le temps perdu ensemble, et ils vont aller jusqu’à sombrer ensemble dans l’héroïne, partager leurs seringues, comme Ari le confiera quelques années plus tard dans le documentaire Nico Icon : « Quand on prend de l’héroïne, il n’en faut pas beaucoup pour que ce soit génial. Même si je ne dirais plus ça aujourd’hui. Car ça vous tue. » Dans les pages du Journal du Dimanche, en 2018, Ari se rappelait ainsi de cette époque : « Nico a été une très bonne mère. Elle m’a tout donné. Même la drogue, je l’ai vécue à fond avec elle sans que ce soit un problème. C’était une manière d’être ensemble. »

Fin de vie rangée mais tragique à Ibiza

Dans les années 1980, l’icone pop (ex-compagne de Lou Reed, Andy Warhol, Iggy Pop ou Jim Morrison) part s’installer à Ibiza et vit avec le poète John Cooper Clarke, tout en enregistrant des chansons et en donnant des concerts. Le 18 juillet 1988, Nico meurt à l’âge de 49 ans, dans un hôpital sur l’île des Baléares. D’après des courses concordantes, elle serait morte d’une hémorragie cérébrale due à une chute de vélo, elle-même causée par une insolation qui lui aurait tourné la tête. Elle est enterrée à Berlin.

Crédits photos : SIPA

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